Pouce !
Le truc chouette lorsqu’on lit des revues nord-américaines sur le bois, c’est qu’on y trouve un tas de plans, d’éclatés, de feuilles de débit, de calepinage, d’explications pas à pas…
Le truc un peu moins chouette, c’est que, non, décidément, l’esthétique américaine c’est franchement pas notre esthétique à nous…
Mais faisons fi de ces réticences ! On trouve quand même du bon chez eux, de temps à autre, et les rejetons de l’oncle Sam savent tellement bien nous prendre par la main pour nous guider, qu’on se dit que oui, nous aussi on peut arriver à réaliser les meubles qu’ils proposent !
Allez hop ! Voyons un peu une de leurs feuilles de débit…
…
Oh !
…
Ils ne mesurent pas comme nous !…
…
Ah ben oui dis-donc… Il n’y a donc pas qu’un océan qui nous sépare d’eux… Il y a un océan et un pouce…
Passé le premier moment de surprise (« Comment ?! Les chantres de la modernité, du progrès et de la démocratie, utilisent encore des mesures impériales ?»), on se met en quête d’un convertisseur pouces->millimètres. Ça tombe bien, ça pullule sur internet.
Mais ça tombe mal aussi car avec ces convertisseurs on ne peut saisir qu’une valeur à la fois… Et toute nouvelle conversion efface la précédente… Heureusement qu’on a du papier et des crayons à côté de l’ordi…
(Hein ? Quoi ? Vous notez dans un traitement de texte ? Ah oui…)
Comme le convertisseur en ligne n’est pas commode, on se met en quête d’un tableau de conversion. En voici un (dont je n’arrive pas à retrouver l’origine) :
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En voici un autre, ultra-complet sauf que la loupe n’est pas livrée avec… (étonnant, quand on pense à la moyenne d’âge de ceux qui contribuent à sa diffusion).
La frénésie nous saisit alors et on ne recule devant rien : n’y aurait-il pas un petit programme , quelque part, qui permette de saisir les données en pouces et qui les recracherait en millimètres, tels des noyaux de cerises indésirables ?
Oui ! En voici un. le progrès par rapport aux convertisseurs en ligne : on peut saisir plusieurs valeurs et elles sont mémorisés dans un liste qui est même imprimable.
Les inconvénients : aucune indication complémentaire n’est saisissable, on ne peut pas sauvegarder les données, et ça ne tourne que sous Windows et pas sous Linux… 🙁
Alors bon, puisqu’on a un ordi et puisqu’on a forcément la suite OpenOffice (ou LibreOffice), quoi de plus simple que de se faire une feuille de calcul qui non seulement convertit les pouces en mm, mais permet aussi d’identifier les pièces, saisir les quantités, indiquer les essences ? Bref, une feuille de débit quoi… Et qui marche sous Windows comme sous Linux ?
Eh bien la voilà ! Vous en avez rêvé, je l’ai faite !
(Quel melon ce daiku ! Mais quel melon ! )
Téléchargeable à la fin de cet article, cette feuille de débit permet la saisie des cotes d’une cinquantaine de pièces.
Comment ça marche ?
Vous pouvez saisir des données dans les colonnes ou cellules suivantes :
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Feuille de débit pour : indiquez le nom de votre réalisation
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ID : un identifiant quelconque pour la pièce, chiffre ou lettre, au choix.
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Libellé : le nom de la pièce
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Qté : le nombre de pièces à débiter
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Essence : l’essence utilisée (contreplaqué, médium, aggloméré, hêtre, chêne, pin, etc. 1 )
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Length, Width, Thickness : respectivement Longueur, largeur et épaisseur. Chacune de ces colonnes permet la saisie de la valeur entière en pouces, puis la première et la seconde valeur de la fraction. La conversion en millimètres se fait dès que des données pertinentes ont été saisies.
Impression
Un clic sur le bouton Aperçu avant impression et vous obtenez… l’aperçu avant impression ! Fabuleux, non ?
Des paramétrages supplémentaires sont réalisables ici et ne dépendent que de vous. Théoriquement, les cinquante valeurs tiennent sur une page A4.
Conseils de saisie
A l’usage, il m’a semblé plus rapide d’effectuer la saisie des valeurs verticalement pour chaque colonne. D’abord les pouces, puis les premières valeurs des fractions et enfin les secondes valeurs. C’est le déplacement naturel (sic) de mon tableur OpenOffice, et ça accélère la saisie des valeurs répétitives.
Précautions
Sauf maldonne entre votre ordi et le mien, les cellules auxquelles vous ne devez pas toucher sont protégées et vous ne pouvez saisir des données que dans les colonnes et cellules indiquées précedemment. La protection évite la suppression involontaire d’une formule de calcul… 🙂
(qui reste cependant facile à restaurer si vous connaissez un peu votre logiciel).
Enregistrer sous…
C’est la première chose que vous ferez après avoir ouvert la feuille, avant même de saisir quoi que ce soit. Enregistrez la feuille de débit sous le nom de votre travail, et gardez l’original téléchargé pour la saisie des feuilles futures.
La feuille exemple
La feuille exemple (celle qui illustre ce billet) présente une feuille de débit remplie.
Et qu’est-ce qu’on y voit ? Des valeurs comme 631,83 mm, ou 149,23 mm… Eh oui, des pouces fractionnés ça ne fait pas des millimètres entiers…
Franchement… Vous vous voyez, vous, en train de tracer 631 et 83 centièmes de millimètre ?…
A se demander si on ne ferait pas mieux d’acquérir une règle graduée en pouces et apprendre à s’en servir…
La feuille de débit spéciale Kokumotsu de kokumotsu.org, avec conversion pouces millimètres, et plein de bonnes choses en plus ! (clic-droit puis Enregistrer sous… ou Enregistrer la cible du lien sous…)
Si vous l’utilisez, passez-moi un petit mot, que j’ai l’impression d’avoir été utile, quoi ! 🙂
Si vous l’améliorez, repassez-la moi que tout le monde en profite !
1. Trois intrus se sont cachés dans cette parenthèse, sauras-tu les trouver ?
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Un boiseux sous linux ?
Tout est dans le titre !
Moi j’utilise linux et suis vachement heureux de voir ta liste faîte sous openoffice ! En tout cas bon site, plein de choses intéressentes (notemment sur la marque verte et grise dont je possède quelques articles mais pas encore assez à mon goût…). Merci